La vie à bord est dictée par les conditions de mer et rythmée par la succession des quarts. Lorsque le vent fait défaut, les périodes de calme peuvent durer plusieurs jours. Si les récits maritimes font souvent mention de musiques et de danses pour distraire les équipages, les archives sont proprement muettes sur le quotidien des marins. Aussi, les données recueillies lors de la fouille apportent un éclairage indispensable sur les loisirs et l’environnement familier des équipages, y compris en révélant la présence à bord d’animaux de compagnie, tel un jeune singe macaque sur la Dauphine. L’étude a également démontré l’existence d’un rat noir (Rattus rattus) à bord de cette même frégate. 

Découverts par ailleurs ça et là sur les épaves, les pions, dés et grelots, articles du tabac et ustensiles sculptés ou gravés par l’équipage rappellent combien il était important, à bord, de passer le temps et de se distraire.

Omniprésent, le bois est prépondérant dans l’inventaire mobilier des épaves de la Natière puisqu’il y constitue plus de la moitié des objets collectés (hors structures architecturales et ossements fauniques). Toujours disponible, le bois offre d’infinies possibilités de réutilisation et peut aisément être réparé. Ainsi, sa sculpture constitue-t-elle l’activité de chacun à bord, dès lors qu’il possède un couteau. C’est à cet art du couteau que l’on doit certaines des plus belles pièces de l’épave de la Dauphine