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Plasticien, auteur de reproductions irrévérencieuses de chefs-d’œuvre, Vincent Corpet  explore de façon sarcastique les musées. Avec Jean-Michel Geneste, il est l’auteur de l’ouvrage Voir ça, Savoir, réalisé dans le cadre d’un séjour de recherche en Dordogne à l’invitation du Pôle international de Préhistoire.

« La modernité est née avec les grottes » Vincent Corpet, Libération, 21-22 juillet 2012

« Ce qui est amusant dans les grottes, c'est qu'à chaque fois que quelqu'un fait quelque chose, il le fait parfaitement. En art, cela a toujours été comme ça, sauf dans des périodes d'art pompier où à ce moment-là, c'était d'une certaine façon la science qui « coinçait » : il y avait de tels codes qu'il fallait avoir un métier, mais, globalement, un artiste n'a pas de métier. C'est un corps pensant-traçant : une fois que vous dites qu'un peintre ou un graveur, c'est un corps pensant-traçant, vous n'avez plus qu'à penser et à tracer. »

« Les scientifiques ont découvert quelque chose qui a totalement changé notre capacité à penser et à voir, et notamment le Beau. Aujourd’hui, si on posait à tout le monde la question : qu'est-ce qui est beau ? Quelle est l'œuvre d'art qui vous plaît le plus ? Il y aura 10% qui diront La Vénus de Milo et tous les autres choisiront une sculpture océanienne ou une paroi de Lascaux. En 1880, au moment où on voit ça, et qu'on demande aux gens « Qu’est-ce qui est beau ? », ils disent tous La Vénus de Milo.

Les scientifiques, par cette appréhension de cet homme ancestral et de ces grottes et de la capacité de les voir, ont changé complètement le travail des artistes. »