En archéologie, la céramique est un élément déterminant pour l’identification des niveaux stratigraphique est la céramique.

Les découvertes susiennes

Dès son premier voyage à Suse en 1891, Morgan identifie des fragments de céramique qu’il juge “de la haute antiquité”. Lors de ses fouilles, à partir de 1897, il identifie plusieurs types céramiques : des vases “très soignés et ornés de peintures” qu’il qualifie de “premier style” céramique, et une céramique “plus grossière mais fabriquée et ornée selon les mêmes principes” qu’il qualifie de “deuxième style”. En plus de ces vases peints, il met au jour des écuelles grossières, type caractéristique de la culture d’Uruk.

À partir de 1902, Morgan va fouiller la nécropole et les milliers de tombes qui s’y trouvent et découvrir un nombre extrêmement important de céramiques complètes du premier style qui vont venir bouleverser les connaissances de l’époque sur les périodes anciennes du tout début du IVe millénaire.

La céramique comme fossile directeur et élément de datation

En effet, ces céramiques étaient alors inconnues et ont été, à l’époque de leur découverte, le plus ancien type céramique connu au Moyen-Orient. Elle reste jusqu’en 1928 le type de référence pour les céramiques peintes mésopotamiennes. Son identification permet de reconnaître et de dater une strate archéologique de manière plus ou moins fiable et sert donc à caler sa datation.

Les écuelles grossières, découvertes dans des phases moins anciennes par Morgan sont également importantes du point de vue archéologique et stratigraphique : elles servent de fossile directeur [insérer définition] pour identifier les phases datées de l’époque proto-urbaine, dont Uruk est le site de référence.

Ces poteries parfois très “grossières” ou “très soignées” servent aujourd’hui encore de repères fondamentaux pour l’établissement de la stratigraphie du site de Suse.

Le cas de la céramique de premier style

La céramique du premier style reste l’un des exemples les plus fameux du matériel retrouvé dans les strates anciennes de Suse. Elle comprend des coupes, des «boisseaux» ou des vases carénés décorés à la peinture sombre sur pâte claire. Il s’agit d’une céramique d’une qualité exceptionnelle réalisée à la technique du colombin. Les potiers ont atteint une telle finesse dans le montage des parois que cette céramique est généralement qualifiée de “coquille d'œuf”.

Aujourd’hui quelque 1500 pièces sont conservées au Louvre, 500 en Iran et une centaine au musée de Saint-Germain-en-Laye. Ces pièces font encore l’objet de recherches actuellement.

Contributeur(s)