Irak - Il y a 2 700 ans

Ninive

Ninive se trouve sur la rive gauche du Tigre, en Irak, dans la banlieue de la ville de Mossul. Elle fut, à partir du règne de Sennachérib, la dernière des capitales assyriennes. À l’apogée de sa puissance, au VIIe siècle av. J.-C., elle comprenait deux tells et couvrait 775 ha. Elle était protégée par un rempart long de 12 km. La ville basse, située au pied des tells est mal connue, mais un palais attribué au roi Assarhaddon y a été découvert.

Aquarelle du site de Ninive. Entre 1849 et 1850. Frederick Charles Cooper (1817- ?). V&A museum

Kuyunjik, le site d’origine de Ninive

Au nord, Kuyunjik (environ 45 ha) est un tell haut de plus d’une trentaine de mètres. C’est là que se trouvent les plus anciennes installations qui remontent au VIIe millénaire av. J.-C. Les archéologues y ont dégagé les restes de deux temples assyriens, l’un dédié à Nabu, dieu des scribes, l’autre à Ištar, déesse de l’amour et de la guerre. Deux palais ont également été mis au jour : le Palais Sud-Ouest fut édifié par Sennachérib (704-681 av. J.-C.) et le Palais Nord par son petit-fils, Aššurbanipal (668-630/627 av. J.-C.). Tous deux ont livré des bas-reliefs d’une très grande qualité technique. Plusieurs milliers de tablettes cunéiformes y ont été découvertes : elles proviennent pour l’essentiel de la « bibliothèque d’Aššurbanipal ».

Nebi Yunus, le palais-arsenal des rois

Au sud se trouvait Nebi Yunus, un tell plus modeste d’environ 15 ha. Il se trouvait à cheval sur le rempart et abritait un arsenal reconstruit par Sennachérib pour permettre aux chevaux de guerre de s’entraîner et pour entreposer le tribut rapporté des campagnes. Le fils de Sennachérib, Assarhaddon (680-669 av. J.-C.), l’agrandit. Le palais-arsenal était somptueusement décoré : des briques glaçurées, des bas-reliefs et plusieurs taureaux androcéphales furent découverts, dont certains n’avaient pas été achevés.

Les jardins de Ninive

Ninive était agrémentée de plusieurs jardins répartis dans la ville. Leur alimentation en eau était assurée par un système sophistiqué de plusieurs canaux dont un détournait en partie les eaux d’une petite rivière, le Gomel, qui appartenait au bassin du Grand Zab. Ces jardins ont peut-être été à l’origine du mythe des jardins suspendus de Babylone, les auteurs classiques ayant confondu le Tigre et l’Euphrate, Ninive et Babylone, Sennachérib, roi d’Assyrie et Nabuchodonosor II (604-562 av. J.-C.), roi de Babylone.