Si les Mamelouks ne remirent pas en question le parti général de la fortification hospitalière, ils ne se contentèrent pas de réparer les dégâts causés par leur siège, et mirent en place l’un des traits caractéristiques de leur maîtrise d’ouvrage : un système de défense sommitale basé sur une surélévation des chemins de ronde à l’aide de galeries d’archères.

Ils construisirent des tours de flanquement circulaires, chose qui ne s’était plus vue depuis les travaux de fortification de Saladin au Caire dans les années 1170-1180.

Les tours quadrangulaires construites sur le front oriental rappellent quant à elles les ouvrages construits par les princes ayyoubides durant la première moitié du XIIIe siècle dans les citadelles de Damas ou de Bosra. Ce sont de vastes tours de plan barlong renforcées à leur base par un puissant talus. Leur distribution interne est régie soit par des travées voûtées d’arêtes avec une archère à niche dans chaque travée, soit par un plan cruciforme doté de petites chambres de tir dans les angles (tour sud-est).

On retrouve chez les Mamelouks l’usage du système de gaines de circulation adossées aux courtines desservant des archères, comparable à celui mis en œuvre dans la fortification islamique dès l’époque fatimide dans l’enceinte nord du Caire et largement diffusé sous les Ayyoubides.

Enfin, ce qui distingue les ouvrages mamelouks des ouvrages croisés est l’usage et la généralisation du mâchicoulis continu sur consoles de pierre. Ce système permettait une défense ininterrompue du pied des ouvrages, à l’abri sous une galerie maçonnée. En somme, la transcription en pierre des hourds. Ce dispositif défensif s’observait dans plusieurs forteresses syriennes restaurées par Baybars (Bosra, Salkhad).