Des communautés de l’âge du bronze (IIIe-IIe millénaires av. J.-C.), commencent à être connues par l’archéologie au Yémen, sur les hauts plateaux et dans les zones côtières de la Tihâma et de la région d’Aden. Elles pratiquent l’élevage et la culture de céréales, domestications acquises depuis les VIe-Ve millénaires.

Les villages des hauts plateaux

Sur les hauts plateaux domine un habitat en pierre avec des maisons comprenant plusieurs pièces rectangulaires, établies autour d’un espace à ciel ouvert avec généralement un foyer construit. Le plus souvent, les maisons sont regroupées en hameau sur moins d’un hectare et correspondent à un groupe restreint, une famille ou une fraction tribale. Dans la région de Dhamâr, des habitats beaucoup plus étendus ont été relevés, certains installés sur des mesas dominant la plaine et fortifiés dans le courant du IIe millénaire av. J.-C.

Les premières communautés des littoraux

Sur les littoraux, l’habitat édifié en terre crue et végétaux est beaucoup moins bien préservé. Les différences des surfaces couvertes par la céramique et les vestiges archéologiques laissent deviner une hiérarchie entre des hameaux et quelques habitats dispersés.

Sur sept sites, tous au débouché des cours d’eau côtiers, se trouvent de grands alignements de pierres dressées mégalithiques, certainement des espaces de rassemblements communautaires d’importance régionale. Des populations assez mobiles pouvaient s’y rencontrer et échanger, partageant leur activité entre la pêche, l’élevage et l’agriculture irriguée. Le regroupement autour de sites symboliques est le signe d’un fonctionnement social à une échelle jamais atteinte jusque-là.

Les premières villes

Vers l’an 1000 av. J.-C., un tournant s’opère : la maîtrise de l’agriculture irriguée est telle que les premières villes se développent au débouché des principales vallées s’ouvrant sur le désert. Les interactions entre ces villes vont croissant avec l’augmentation des échanges commerciaux. Parallèlement, une même écriture, dite sudarabique, fait son apparition. D’abord limitées à quelques lettres grossièrement gravées sur des céramiques, les inscriptions sudarabiques se formalisent peu à peu et sont une caractéristique majeure de la période suivante.