Après la première guerre mondiale, les conflits persistent au Yémen, notamment contre la dynastie des Saʿûd, fondatrice de l’Arabie Saoudite. C’est dans ce contexte troublé que vont pourtant débuter les véritables premières fouilles archéologiques, à al-Huqqa en 1928, par une équipe allemande.

Des prospections au gré des bouleversements politiques (1930-1970)

Dans la partie sud, le Protectorat d’Aden, transformé en colonie britannique en 1939, approuve la réalisation de nombreuses explorations à visée militaire. Durant l’hiver 1937-1938, trois femmes — Freya Stark, Gertrude Caton-Thompson et Elinor Gardner — entreprennent des fouilles archéologiques à Hurayda et révèlent l’existence d’une préhistoire arabique. Bien qu’un traité d’amitié entre la France et le Yémen fût signé en 1936, les archéologues français sont évincés du terrain par les Anglais.

La seconde guerre mondiale conduit de nouveau à l’arrêt des recherches de terrain. À la fin du conflit, une mission américaine de l’American Foundation for the Study of Man mène des travaux dans l’ancien royaume de Qatabân avant d’entreprendre l’étude du site de Maʾrib en 1951 et 1952. Les conditions dangereuses obligent néanmoins les Américains à se replier, dans l’urgence.

Une fois de plus, les activités scientifiques internationales s’interrompent en 1953 et les britanniques sont forcés de quitter le Yémen entre 1967 et 1970 à la suite du conflit du canal de Suez et de la création de la République démocratique populaire du Yémen (Sud Yémen).

Les années 1970-1980 : le développement des fouilles françaises

Une période de relative stabilité politique s’installe au début des années 1970 et l’archéologie prend enfin son essor. Des administrations chargées des Antiquités sont créées à Sanaa et à Aden.

À la suite de la visite du Premier ministre yéménite Muhsin al-ʿAynî à Paris en 1971, Jacqueline Pirenne est chargée d’entreprendre une fouille archéologique en République Arabe du Yémen (Nord Yémen) avec Christian Robin et Guy Annequin. La mission se rend à Sanaa en 1972 et procède à des prospections entre la région de Hûth au nord et celle de Zafâr au sud.

La mission archéologique française en République Arabe du Yémen (MAFRAY) est créée en janvier 1978 par Philippe Guillemin et sa direction confiée à Christian Robin. La mission archéologique au Yémen du Sud fut quant à elle créée en 1974, dirigée à partir de 1978 par Jean-François Breton.

En 1982 est créé le Centre Français d’Études Yéménites par le ministère des Affaires étrangères, structure qui vient en soutien des activités archéologiques françaises au Yémen.