Depuis longtemps le Yémen a exercé une immense fascination sur l’Occident : une Arabie heureuse éloignée et mystérieuse, source de richesses convoitées, de denrées rares et d’une reine biblique.

Une Arabie heureuse fantasmée

L’Arabie du Sud, indissociable dans notre imaginaire de la reine de Sabaʾ et des caravanes chargées de produits exotiques remontant la route de l’encens en direction de la mer Méditerranée, a été évoquée par plusieurs auteurs classiques tels Hérodote, Pline l’Ancien et Diodore de Sicile. Par leurs écrits, ils ont directement contribué à véhiculer cette image d’un Orient rêvé et fantasmé.

Le premier contact Yémen/Occident

L’Occident entre pour la première fois en contact direct avec le monde sudarabique au Ier siècle av. J.-C. Strabon relate l’expédition menée par le préfet d’Égypte Ælius Gaellus en 25 av. J.-C., dans le but de s’emparer du contrôle de cette voie de commerce majeure ; mais, les troupes romaines, plus de 10 000 hommes, échouent devant les murs de Ma’rib, la capitale de Saba’. Quelques décennies plus tard, un récit anonyme rédigé en grec par un commerçant voyageant entre l’Égypte et l’Inde, le Périple de la mer Érythrée, mentionne les principaux ports de l’Arabie du Sud.

À l’époque moderne

Bien plus tard, les voyageurs et historiens d’époque médiévale, comme al-Hamdânî, et de la Renaissance, tel le Bolognais Ludovico di Varthema en 1508, évoquent à nouveau la contrée dans leurs récits, ses principales villes et les coutumes des habitants, ou tentent de restituer un passé plus souvent fantasmé que réel.