L’atelier de potiers du domaine de Loupian est installé sur le rivage de l’étang de Thau, au débouché du ruisseau qui draine le bassin versant exploité par la villa. L’implantation littorale du site artisanal est justifiée par le rôle de voie commerciale joué par le plan d’eau.

Les constructions, témoignages de l’importance des investissements, se développent sur plus de 90m de longueur en parallèle au rivage. Un imposant bâtiment à contreforts, aux murs maçonnés, protège un four de grand gabarit. Un vaste entrepôt s’étirant sur 65m de longueur pour 7m de large est divisé en une quinzaine de cellules. D’autres aménagements plus modestes permettent de restituer les étapes préliminaires de la fabrication des céramiques, avec l’extraction de l’argile et sa préparation qui est réalisée dans des bassins, de vastes fosses aux parois recouvertes de tuiles plates qui permettent de malaxer la terre. Le façonnage n’a laissé que peu de traces explicites. On n’a pu localiser l’emplacement des tours de potier comme dans l’atelier de Sallèles d’Aude, situé aux portes de Narbonne, où plusieurs fosses circulaires accueillant l’axe du tour et le volant d’inertie servant à régler la rotation lors du tournage sont alignées à l’intérieur d’un même bâtiment. À l’autre bout de la chaîne de production, on trouve les dépotoirs de rebuts et de ratés de cuisson, mêlés aux cendres et charbons de bois retirés des fours, qui sont accumulés sur la plage.