Le site archéologique de Loupian a été identifié comme l’une de ces très nombreuses villas édifiées dans la plaine languedocienne durant les siècles de présence romaine autour du Golfe du Lion. Ce vaste couloir qui relie les Pyrénées au Rhône, présente une côte basse et rectiligne ourlée d’étangs littoraux. Il prend appui sur un arrière-pays de plateaux, généralement calcaires et couvert aujourd’hui par la garrigue, qui constitue une transition avant l’étage montagnard.

Un tapis continu de plus d’un millier de villas couvre la plaine languedocienne. Une large distribution qui n’évite pas les zones les plus proches du rivage, colonisant les marges des étangs, jusqu’aux coteaux de l’intérieur. Les fleuves côtiers, scandant de façon régulière l’arc languedocien, semblent avoir favorisé leur implantation. Au-delà, plateaux et reliefs relèvent d’autres formes d’occupation des sols.

Ces villas, d’abord fruit de l’observation des érudits locaux à l’époque du Languedoc tout viticole, ont fait l’objet d’inventaires raisonnés grâce à des prospections pédestres qui se sont généralisées au cours des années 80, à l’initiative de chercheurs et d’étudiants. Le Languedoc a joué un rôle de premier plan dans le développement d’une archéologie spatiale. Aujourd’hui, comme dans d’autres régions, les opérations d’archéologie préventive apportent leur lot d’informations tirées de ces terres en friches ouvertes à une urbanisation galopante.