La Caune de l’Arago est l’un des plus anciens sites préhistoriques où l’Homme a exploité l’Homme. C’est autour de 900 000 ans en Espagne (Gran Dolina) que les premières traces de cannibalisme ont été reconnues.

Avant Néandertal

Peu de sites préhistoriques ont livré des traces d’activités anthropiques sur les restes humains avant l’apparition des Néandertaliens. Les restes humains de la Caune de l’Arago s’inscrivent dans ce groupe très fermé des Homo erectus au sens large, à côté des restes humains de Gran Dolina (Espagne) et du Lazaret (France) pour l’Europe et des traces discutées observées à Zhoukoudian (Chine) pour l’Asie. À Gran Dolina, le cannibalisme a la particularité d’affecter intensivement des individus non adultes ce qui n’est pas le cas à la Caune de l’Arago, où seuls les adultes sont concernés et traités de façon peu intensives.

Le cannibalisme chez Néandertal

Certains restes néandertaliens témoignent d’une activité anthropophage comme l’a montré l’étude des restes humains de la Baume Moula-Guercy et celle du site des Pradelles en France. D’autres sites, nombreux, ont été évoqués Krapina en Croatie, Zafarraya en Espagne, Ehringsdorf en Allemagne, Combe-Grenal, Hortus et Macassargues en France, sans pour autant convaincre la totalité de la communauté scientifique que ce soit sur les motivations des Hommes préhistoriques lors de l’activité de décharnement ou que ce soit au regard des preuves de cette activité humaine parfois difficile à assurer.

Et chez les Homo sapiens

Certains sites sont incontournables comme les sites néolithiques de Fontbrégoua (France) et de Herxheim (Allemagne, activités rituelles) pour les populations préhistoriques et le site de Mancos pour les populations récentes Anasazi du Colorado (XIIe siècle). Des études plus récentes ont mis en évidence la présence d’un cannibalisme rituel associé à un traitement et une consommation intensif des corps sur un site magdalénien dans la grotte de Gough en Angleterre. Pour ce cas, l’hypothèse du cannibalisme est particulièrement soutenue par l’identification de traces de dents humaines sur plusieurs os du squelette post-crânien.