Les restes humains sont d’une extrême rareté dans les sites préhistoriques de plus de 100 000 ans. Avec ses 151 restes humains la Caune de l’Arago est incontournable.

La rareté une règle en paléoanthropologie

Quand une équipe de recherche a la chance de faire une découverte, elle concerne généralement moins de 20 restes humains. Toutefois, il existe quelques sites dans le monde pour lesquels une centaine de restes humains a été découverte. Ils deviennent alors incontournables pour la connaissance de l’évolution humaine. La Caune de l’Arago s’inscrit parmi ces trésors anthropologiques en raison du nombre de fossiles humains découverts sur différents niveaux mais aussi de leur diversité, de la présence d’adultes et d’enfants, et également de la présence à de multiples reprises d’un même type de dents et d’os (mandibule, humérus, fémur, fibula), permettant ainsi de traiter de la variation biologique.

Un contexte maîtrisé

Ces restes humains bénéficient d’un contexte faunique (environnemental, climatique) et lithique (culturel) bien connu ainsi que des études biochronologiques et de l’application de diverses méthodes de datations directes qui permettent de les situer dans le temps avec une certaine assurance. De ce fait, leur morphologie s’inscrit dans une histoire globale, régionale et mondiale, magnifiquement complétée par l’identification d’activités anthropiques sur les restes humains. Ce contexte est très rarement aussi bien connu pour les fossiles (pseudo-) contemporains de ces Hommes à travers le monde.

Une collection incontournable

Les fossiles humains de la Caune de l’Arago sont déterminants pour discuter des relations entre les populations anciennes du sud de la France et leur probable descendants néandertaliens bien documentés en Occitanie. Ils s’inscrivent aussi dans toutes discussions faisant références aux Homo erectus et aux Homo heidelbergensis (ancêtre de Néandertal). Ils appartiendraient à cette dernière espèce dont la composition est toujours discutée. Enfin, ils se positionnent chronologiquement proche de l’origine de la séparation entre les lignées néandertaliennes et celles des Hommes modernes.