En raison de la connaissance précise de nombreuses données archéologiques et de la qualité de sa collection de fossiles humains, la Caune de l’Arago est prépondérante pour conter l’histoire évolutive de l’Homme en Europe.

Aux origines d’Homo heidelbergensis

Les plus anciens restes humains à la Caune de l’Arago sont datés actuellement de 550 000 ans. Les plus anciennes occupations dans la grotte remontent à 690 000 ans d’après les carottages. Par conséquent, cette grotte est potentiellement l’une des clés pour discuter de l’origine de l’espèce Homo heidelbergensis.

Homo heidelbergensis

Les Hommes de Tautavel sont presque à mi-chemin chronologiquement entre les plus anciens restes humains européens (1,3 million d’années) et les Hommes modernes actuels. Ils sont contemporains des Hommes provenant du site référence de la Sima de los Huesos (Burgos, Espagne). Toutefois les chercheurs s’accordent pour différencier ces deux groupes humains. Les Hommes de Tautavel possèdent des caractéristiques plus ancestrales, disparues à la Sima de los Huesos en faveur de caractéristiques néandertaliennes. Appartient-ils à la même espèce et à l’espèce Homo heidelbergensis ? Cela reste un sujet débattu.

Une histoire controversée

Les paléoanthropologues s’interrogent sur l’histoire évolutive des Hommes européens au Pléistocène moyen. Le sujet fait l’objet d’un débat constant. Appartiennent-ils à une même espèce (e.g., Homo heidelbergensis) intégrant des formes fortement imprégnées de caractéristiques néandertaliennes comme en Espagne (Sima de los Huesos) ; d’autres très massives par la structure générale de leur crâne comme en Grèce et en Italie (Petralona, Ceprano), et plus primitives comme à la Caune de l’Arago ; et d’autres formes graciles comme en Allemagne (Steinheim) ? Nous pourrions être face à un continuum évolutif avec deux espèces se succédant, Homo heidelbergensis puis Homo neanderthalensis. Toutefois la chronologie européenne a offert des résultats inattendus au regard de la morphologie des Hommes et pourrait suggérer l’existence de deux lignées contemporaines en Europe au Pléistocène moyen