Après, 225-230, les souverains du Hadramawt Yada'il Bayyân et llîriyâm Yadûm se réinstallent quelque temps après le sac de Shabwa dans le château (selon une inscription d’al-‘Uqla) pour y affirmer leur souveraineté.

La reconstruction du château

lls trouvent alors un château entièrement détruit par l'incendie ; les soubassements des bâtiments A et B étant toutefois intacts, ils y font reconstruire des étages en respectant plus ou moins l'organisation générale antérieure. Leur première tâche consiste à reconstruire toutes les superstructures du bâtiment A détruites par le feu. Dans la cour, ils font poser un nouveau dallage arasant l’édifice trapézoïdal.

Le bâtiment B est lui-aussi reconstruit sur les mêmes fondations, il comporte désormais un étage auquel on accède par deux escaliers symétriques. Au rez-de-chaussée, court une longue galerie couverte supportée par des piliers octogonaux en bois, et décorée d’une série de panneaux peints aux motifs allégoriques.  En outre, de nombreuses pièces de bois retrouvées carbonisées, démontrent qu'une galerie de circulation couverte se superpose à ce portique. Cette galerie s’ouvre sur la cour par des baies supportées par des meneaux en pierre couronnés par des chapiteaux à griffon.

Au IVe siècle, il semble que le château perde son rôle d'édifice principal de la ville. Des soldats himyarites occupent le bâtiment et y effectuent quelques travaux. De nombreux murs et banquettes sont démontés, des pans de dallages disparaissent dans la cour comme à l'extérieur. Des terrassements divers sont exécutés à divers endroits, principalement du côté oriental du bâtiment A, tandis que ses abords occidentaux semblent occupés par un habitat de brique crue. Enfin, l'accès principal au château est obturé, signe sans nul doute de sa perte de prestige.

L'incendie final

Enfin, à la fin du IVe siècle ou au Ve siècle, le château est définitivement détruit, ravagé par un incendie dont on ignore les causes précises. L'imposante superstructure de A s'effondre de part et d'autre du soubassement au-dessus des couches d'abandon antérieures.  Les couches d'incendie, épaisses par endroits de près de 2 m, contiennent des poutres de l'ossature, des briques crues du remplissage des murs ainsi que le matériel des bâtiments (une abondante céramique, des verres, un coffret d’ivoire, etc.). Les diverses datations au 14C provenant des couches de destruction donnent l'impression d'une certaine incertitude concernant la fin du bâtiment : fin IVe e ou VIe s (?). A cette époque, les Himyarites, venant des hautes terres du Yémen occidental, dominent toute la région, et il est probable qu’ils incendient le château.