Occupation du site

Les périodes précédant la phase majeure du site ne sont attestées que par des artefacts isolés. De l’outillage lithique de l’époque néolithique, quelques tessons de l’âge du Bronze ou de la période romaine sont les seuls indices d’une présence humaine sur l’éperon rocheux qui marque la limite occidentale du Djebel Sem‘an. La puissance et l’étendue des constructions paléochrétiennes ont oblitéré ou détruit d’éventuelles occupations structurées antérieures.

Le culte de Saint-Syméon

Dans le Massif Calcaire, l’influence de saint Syméon fut considérable car ce saint novateur, d’une puissance ascétique tout à fait considérable, même pour la spiritualité syriaque, attira dès les débuts de son ascèse la ferveur des communautés chrétiennes du monde méditerranéen sur une région plutôt pauvre et peu développée, marginale, en regard d’autres parties du territoire de l’Antiochène et de l’Apamène, la côte hellénisée et commerçante, les vallées de l’Oronte et de l’‘Afrin et la plaine de Chalcis.

Le Massif calcaire était de langue syriaque, comme l’indique la toponymie, et dédié avant le IVe siècle à l’élevage et à une agriculture liée à de grandes propriétés dont les maîtres habitaient Antioche et les villes environnantes, au milieu de zones peu habitées. L’arrivée de populations importantes à partir du milieu du IVe siècle qui devinrent chrétiennes au cours du troisième quart de ce siècle fournissait à ce saint une première audience. Enfermé dans une région peu hospitalière, il sut bâtir sa renommée en élargissant rapidement le cercle de ses disciples et fidèles. À sa mort en 459, malgré le transfert de sa dépouille à Antioche, son culte s’enracina autour de la colonne qui lui avait conféré une image si singulière. Elle attira notamment la faveur impériale qui construisit un complexe de pèlerinage gigantesque et novateur. Cette région déshéritée devint une campagne riche et une terre inspirée, où les pèlerins continuèrent à affluer plusieurs décennies après la mort du saint.