Ensemble provenant de l'atelier de fondeur, vers 1580. © UASD / J. Mangin.

Dans la deuxième moitié du XVIe siècle, un fondeur s'est installé sur une parcelle située au nord de la rue du Saulger. Son officine comprenait un four construit en tuiles plates où le métal était fondu dans des creusets en terre réfractaire. On y produisait des cloches comme l'indique la mise au jour de fragments de moules.

Four de bronzier en cours de fouille. © UASD / J. Mangin.

L'artisan semble également avoir été impliqué dans les commandes de monuments funéraires pour l'église abbatiale. En effet, dans le comblement du four, on a recueilli les éléments de moules en plâtre destinés à réaliser de petits modèles de statues en terre cuite. 

Main tenant entre le pouce et l'index un diamant ; détail de la Force, l'une des quatre Vertus cardinales du tombeau d'Henri II et de Catherine de Médicis par Germain Pilon. © Cl. Sauvageot.

Planche de l'Histoire de Dom Michel Félibien montrant une vue intérieure du mausolée des Valois avec le tombeau d'Henri II et de Catherine de Médicis par A. Le Blond, 1706.

L'analyse stylistique de ces fragments de sculpture révèle des analogies frappantes avec l'œuvre de Ponce Jacquio, un sculpteur français qui, entre 1563 et 1570, collabora avec Germain Pilon au tombeau d'Henri II et de Catherine de Médicis. En 1563, l'artiste est payé 450 livres pour avoir préparé les modèles en terre ou en plâtre de ce tombeau.

Main du fragment de statue en terre cuite provenant de l'atelier de fondeur. © UASD / J. Mangin.

L'analyse du magnétisme thermo-rémanent du four situe le moment de sa dernière mise à feu vers 1580, soit dix ans après le décès de Ponce. Il faut donc imaginer que le bronzier avait gardé dans son magasin les moules et quelques modèles qu'il avait réalisés pour le célèbre sculpteur.