Costume de moines bénédictins au XIe siècle d'après une représentation que Mabillon a vue en 1704 sur la porte nord de la façade ouest de la basilique. © BNF

Un sarcophage du vestibule de l'église funéraire Saint-Barthélemy abritait deux corps superposés.

Sur les parois internes de la cuve en plâtre étaient gravées deux inscriptions. La première rapporte que "le moine inhumé en second s'appelait Hunus et qu'il était dans sa seizième année" (qui secundus fuit sepultus Hunus nomit monacus et etate in an XVI). La seconde précise que le "jeune religieux était d'origine noble" (qui superior est Hunus iuvenis nobilis monacus).

Ce même Hunus figure dans les obituaires et les listes de confraternité qui, à différents moments de la vie du monastère, indiquent au jour de leur mort les noms des abbés et frères de la communauté. En recoupant ces témoignages on peut déterminer la date du décès d'Hunus : il serait mort un 20 décembre entre 838 et 845.

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Deux inscriptions relatives au moine Hunus, entre 838 et 845. Dessin M. W. ; doc. UASD.

Localisation de l'une des deux inscriptions dans le sarcophage en plâtre. © UASD / M. Wyss.

Sarcophages du vestibule de l'église Saint-Barthélemy. La deuxième cuve, en commençant par le bas de l'image, renferme le corps du moine Hunus. © UASD / O. Meyer

L'inscription est riche d'enseignements sur le haut niveau culturel qui a cours au monastère à l'époque carolingienne. Elle nous apprend que le défunt est né de parents nobles. Ces derniers ont dû offrir leur jeune enfant, dès l'âge de 7 ans, à l'abbaye, moyennant quelques donations d'argent ou de terre, afin que les moines lui dispensent un enseignement.

En effet, la réputation de l'école monastique n'était plus à faire depuis que Charles Martel y avait fait éduquer son fils Pépin. Mais à la différence de ce dernier, Hunus n'est pas "retourné dans le siècle".