Portrait d'archéologue

Jacques de Morgan

Jacques de Morgan est un explorateur et archéologue du XIXe siècle, qui a travaillé en Malaisie, dans le Caucase, en Égypte et en Iran. Ses principaux travaux ont permis de démontrer l'existence d'une civilisation antérieure aux pharaons, et ont contribué à la reconnaissance de la Préhistoire orientale.

L'archéologue français Jacques de Morgan (1857-1924) qui fit des fouilles à Suse (Mésopotamie), en 1897. © Albert Harlingue/Roger-Viollet

Né en 1857 dans une famille aristocratique désargentée, Jacques de Morgan fait ses études à l’école des Mines. Cependant, sa carrière, motivée à la fois par la nécessité et la passion, prend un autre tournant.

Un explorateur du XIXe siècle

Diplômé de l’école des Mines, Morgan est envoyé à l’étranger en tant qu’ingénieur pour des affaires commerciales. Mais les circonstances l’amènent à explorer les régions où il voyage : d’abord la Malaisie, où il observe le mode de vie des chasseurs-cueilleurs habitant les forêts, puis le Caucase, où il s’intéresse aux traces des civilisations passées. Peu à peu, il abandonne l’exploitation minière pour se tourner vers l’archéologie.

Devenir archéologue

Dans le Caucase, Morgan découvre plusieurs nécropoles protohistoriques. Il met au point des méthodes de fouille, illustre ses découvertes, prend des notes et collecte le mobilier, dans le but de publier les résultats de ses observations. Plus qu’un aventurier, Morgan devient véritablement un archéologue scientifique. A ce titre, reconnu par la communauté archéologique de l’époque, il se voit attribuer d’importants postes liés à la gestion des antiquités en Egypte puis en Perse (actuel Iran).

La recherche de la Préhistoire orientale

Nommé directeur du Service des Antiquités de l’Égypte, Morgan entreprend plusieurs travaux de terrain, notamment à Nagada, qui lui permettent de démontrer l’existence d’une civilisation antérieure aux pharaons, jusqu’alors inconnue. Muté en Perse, Morgan fouille l’impressionnant site archéologique de Suse, dans le but de prouver les origines orientales de la Préhistoire égyptienne. Il ne parviendra pas à cet objectif, mais révèlera la brillante civilisation de l’Élam, dont Suse était la capitale.

Un grand donateur du musée d’Archéologie nationale

Intégré aux réseaux scientifiques de l’époque, Jacques de Morgan entretient de bonnes relations avec le musée d’Archéologie nationale, avec lequel il correspond par courrier. C’est donc à ce musée qu’il confie une bonne partie du mobilier archéologique et ethnologique recueilli en Orient au cours de sa vie. Cette donation permet au musée d’aménager la salle d’archéologie comparée qui présente des objets des cinq continents. Encore aujourd’hui, cette salle ouverte au public abrite les collections Morgan.