Next slide
Previous slide

Flacon à onguent d’origine italique exceptionnellement parvenu jusqu’à nous. 
Musée Carnavalet, Paris.
Cliché © J.-L. Godard / CVP.

Céramique sigillée provenant de Gaule centrale. IIe siècle.
Musée Carnavalet, Paris.
Cliché © J.-L. Godard / CVP.

Amphore, production de l’atelier de la rue des Lombards.
Commission du Vieux Paris.
Cliché © M. Paturange / CVP.

Cruche, production de l’atelier de la rue des Lombards.
Commission du Vieux Paris.
Cliché © M. Paturange / CVP.

Historique de la production de céramique

Au début de la période gallo-romaine, sous le règne d'Augusten la poterie locale de type indigène est fabriquée sur place, dans la continuité de l'époque gauloise : c'est la vaisselle culinaire dite commune sombre. C'est alors que commencent les premières importations de céramique en provenance d'Italie. 

Elles sont raffinées et utilitaires : sigillées et amphores vinaires. Par la suite, et pendant tout le Ier siècle, ce sont les provinces de Gaule qui alimentent majoritairement le marché parisien de la vaisselle fine. A partir du milieu du IIe siècle, les ateliers locaux récupèrent le monopole du marché de la céramique et la ville acquiert une autonomie dans le domaine de la production de vaisselle.

Deux types de production pour deux logiques commerciales

Les ateliers étaient relégués en périphérie de la ville en raison des besoins importants en bois et en espace. Ainsi, ces « zones industrielles » avant l’heure gênaient peu les habitants, tout en étant à proximité des grandes voies de circulation, ce qui favorisait l’approvisionnement en matière première et le commerce lui-même. Deux types d’ateliers ont pu être mis en évidence : sur la rive gauche, les ateliers implantés le long du cardo alimentaient le marché local de la ville et de sa campagne ; sur la rive droite, un atelier situé à proximité de la Seine (rue des Lombards) était spécialisé dans la production d’amphores, donc résolument tourné vers l’exportation et le transport du vin par voie fluviale.

Next slide
Previous slide

Bouteille en céramique fine. IIe siècle. CVP.
Cliché ©A.-B. P / MCC MRT.

Pot, assiette, bol tripode, jatte à épaulement, coupelle.
IIe et IIIe siècle.
CVP. Cliché © C. Rapa / CVP.

Pot et gobelet en céramique fine.
IIe et IIIe siècle.
CVP. Cliché © C. Rapa / CVP.

Un service complet de table et de cuisine

A partir du IIe siècle, l'habitant de Lutèce peut trouver au marché local tous les ustensiles dont il a besoin, depuis le gobelet fin et brillant jusqu'à la grande jatte utilisée en cuisine.

Les ustensiles en céramique, commune, reconnaissables à leur pâte grise, pouvaient être utilisés pour la cuisson des aliments et pour le service. 
On trouve ainsi des pots à cuire, des poêlons pour frire, des écuelles à trois pieds pour cuire sur la braise, des bols, des plats et des jattes allant au four. Plusieurs de ces formes sont issues du répertoire basique gaulois.

Les cruches sont peu nombreuses. Certaines, en raison de leur résistance au feu, pourraient avoir fait office de bouilloires, d’autres, à pâte claire, auraient fait partie du service de table.

La vaisselle fine ou de table se compose, quant à elle, essentiellement de gobelets de formes diverses et de quelques bouteilles.

Next slide
Previous slide
Production de céramique commune grise aux IIe et IIIe siècle à Lutèce.
Commission du Vieux Paris.
Cliché © C. Rapa / CVP.

Four de potier.
Fin IIe – début IIIe siècle.
Institut des Jeunes Sourds de Paris,
240, rue Saint-Jacques.
Commission du Vieux Paris.
Cliché © C Rapa / CVP.

L’atelier de potier de la rue Saint-Jacques

L’atelier dit « de la rue Saint-Jacques » découvert dans le sous-sol de l’Institut National des Jeunes Sourds de Paris a produit, entre le IIe et le IIIe siècle, de la céramique commune destinée au marché local.

Le four

Le four, exceptionnellement bien conservé, est d’un type classique. On en a retrouvé toutes les composantes : le foyer avec la zone de stockage du bois à proximité, l’alandier, c’est-à-dire le conduit principal avec son ouverture, la bouche à feu, la chambre de chauffe surmontée de la sole perforée de petits conduits (les carnaux) et le laboratoire, conservé sur une hauteur de plus de 2 mètres. La fouille a montré l’existence de dispositifs jouant sur le tirage et permettant de régler la température et l’atmosphère du laboratoire. La bouche à feu pouvait être fermée par une tuile plate et certains carnaux clos par des fragments de céramiques. Enfin on peut imaginer qu’il y avait, sur la cheminée, une tuile que le potier déplaçait quand il souhaitait provoquer un appel d’air et libérer la fumée.

Les structures périphériques

Plusieurs fosses qui servaient à recueillir l’argile ont été mises au jour, ainsi que des constructions légères, peut-être des bassins de trempage et de décantation, de pétrissage ou des réserves à bois. Un puits à eau d’un large diamètre, appareillé dans les parties meubles supérieures du terrain et entouré d’une margelle carrée, a également été découvert.