À Chalain, le choix des cultivateurs de construire leurs maisons et leurs greniers à céréales sur les plages de craie lacustre inondées en hautes eaux a conduit à modifier l'architecture, en rehaussant les planchers.

Bientôt des solutions différentes vont être adoptées autour des Alpes, du Néolithique à l'Âge du Bronze, selon les traditions régionales et en fonction de l'état du milieu forestier : pieux doublés, pieux bloqués sur des poutres de fondation à même le sol, pieux à semelle élargie... Dans la plupart des cas, le problème demeure le même : trouver des solutions pratiques (et originales) pour adapter une architecture de terre ferme aux sols détrempés et de très faible résistance mécanique.

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Maison néolithique expérimentale de Chalain en eaux moyennes.

Chalain : la plate-forme de craie lacustre, en période d'étiage, est incisée par les chenaux de drainage du bas-marais.

La faible cohésion des sédiments crayeux gorgés d'eau constitue en effet la difficulté principale pour asseoir une construction en bois dont le poids atteint, en moyenne, 7 à 9 tonnes. Pour chacune de ces communautés néolithiques, il s'agissait d'imaginer non pas tant de quelle façon enfoncer les poteaux-maîtres de la maison, mais plutôt comment empêcher la maison de s'enfoncer sous son propre poids dans les sédiments fluides.

En dépit de ce qui nous paraît aujourd'hui techniquement difficile à réaliser, les néolithiques de Chalain ont systématiquement occupé les zones de craie lacustre pour établir les villages. Voilà encore un indice qui montre que les solutions alors retenues étaient parfaitement viables, malgré un milieu que nous considérons comme répulsif.