Toponyme attesté dès le IIIe millénaire av. J.-C. dans les textes d’Ebla, Ougarit désigne à l’âge du Bronze récent à la fois un royaume levantin et sa capitale, dont les vestiges ont été reconnus sur le tell de Ras Shamra localisé au nord de Lattaquié.

Son histoire est alors liée à celle des grands royaumes de l’époque : le Mitanni, l’Égypte du Nouvel Empire, puis le Hatti dont Ougarit devient le vassal aux environs de 1350 av. J.-C. Jusqu’à sa destruction au début du XIIe siècle avant J.-C. Ougarit reste dans l’orbite de l’empire hittite, tout en jouissant d’une relative autonomie.

D’une superficie d’environ 2000 km2, le royaume d’Ougarit s’étend du Djebel Akra, le Mont Sapon des Ougaritains, au Nord, au Nahr es-Sinn au Sud, du Djebel Ansariyah à l’Est à la Méditerranée à l’Ouest.

Les nombreux textes (plus de 4000 tablettes) mis au jour sur les sites de Ras Shamra et de Ras Ibn Hani éclairent la période finale de l’âge du Bronze, du milieu du XIVe siècle au début du XIIe, nous livrant de précieux renseignements sur la diplomatie, l’administration, l’économie, la vie quotidienne, les artisanats, la justice, la religion… de ce royaume méditerranéen. Ces textes datent pour l’essentiel des sept derniers rois de la dynastie ougaritique (de Niqmaddu III à Ammurapi II) dont les origines sont à rechercher au début du IIe millénaire.

Centre d’échanges caractérisé par son cosmopolitisme culturel, jouant le rôle d’interface entre le monde égéen et le monde mésopotamien, Ougarit a livré une documentation exceptionnelle pour la compréhension de la civilisation urbaine et palatiale de l'âge du Bronze du Proche-Orient et de la Méditerranée orientale.

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