À partir de 1937, l’exploration du secteur nord-ouest du tell de Ras Shamra par Claude Schaeffer révéla les vestiges du palais royal de l’antique cité d’Ougarit.

L’édifice, dont la construction a fait l’objet de plusieurs étapes et dont l’histoire comporte plusieurs destructions partielles et remaniements, appartient à la période du Bronze récent. Il constitue le cœur du complexe palatial. Sa richesse fut vantée dès l’Antiquité. Au sein des archives retrouvées à El Amarna (en Moyenne Égypte), un texte du XIVe s. avant J.-C. mentionne l’édifice. Le document est une lettre de Rib-Hadda de la cité de Byblos au Liban. Dans un passage faisant référence aux riches possessions de Tyr, le palais de cette ville est comparé à celui d’Ougarit : « Vois, il n’y a pas de résidence de maire pareille à celle de la résidence de Tyr. Elle est comme la résidence d’Ugarit. Excessivement grande est la richesse qui y est ». Certaines productions artistiques, tels les célèbres meubles et objets sculptés dans l’ivoire d’éléphant découverts dans la « cour III » et à ses abords, témoignent de la magnificence du cadre de vie des rois d’Ougarit.

D’une superficie d’environ 6000 m2, le palais royal est le bâtiment de loin le plus grand d’Ougarit. Son entrée principale, munie d’un large porche à deux colonnes, ouvrait sur vaste place, autrefois entièrement dallée, qui conduisait à l’une des portes fortifiées de la ville.

Le rez-de-chaussée, seul conservé, comporte près d’une centaine d’espaces, parmi lesquels des lieux de réception, des pièces d’apparat liées au protocole royal, des espaces destinés au culte, et aussi des lieux de détente tels celui agrémenté d’un grand bassin ou encore le grand jardin. Le palais était aussi un centre de stockage ; on y entreposait les biens de consommation destinés à la famille royale, mais aussi des matières premières et des produits contrôlés par l’État, en vue d’être utilisés sur place ou redistribués. Enfin, une partie de l’aile nord était réservée à la nécropole royale.

La présence de nombreux escaliers indique l’existence d’un ou plusieurs étages où se trouvaient les appartements de la famille royale, mais aussi des services de l’administration où étaient conservées plusieurs archives.

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