Les sources écrites, qui attestent d’un panthéon riche d’environ deux cents divinités, et la documentation archéologique concourent à notre connaissance des lieux associés aux pratiques cultuelles et rituelles dans l’antique Ougarit.

L’apport des textes

Les textes rituels, qui donnent avant tout des informations sur le culte royal, attestent de l’existence de différents lieux sacrés – temples, sanctuaires, chapelles, autels… – dans la cité y compris dans la zone palatiale. Certains rites prenaient en effet place spécifiquement dans la « maison du roi » et le roi d’Ougarit apparaît comme le principal acteur du culte sacrificiel.

Certains passages des textes littéraires livrent par ailleurs des évocations qui, bien que d’interprétation délicate, sont susceptibles d’apporter quelque éclairage. La légende de Danilu précise les devoirs filiaux d’un héritier royal « qui érigera dans le sanctuaire la stèle de son dieu ancestral ». L’épopée de Kirta décrit le roi montant « au sommet de la tour » lorsqu’il doit honorer les grands dieux du panthéon, El et Baʿal. Le poème de la Construction du palais de Baʿal dépeint un édifice construit avec des matériaux précieux, dont l’or et le lapis-lazuli.

L’éclairage de l’enquête archéologique

Les études sur le terrain ont notamment permis de mettre en évidence les deux grands sanctuaires de la cité sur l’Acropole. De plan très proche – comprenant une entrée à escalier, une ante-cella et un lieu saint – et entouré chacun d’un péribole, ces édifices ont malheureusement été retrouvés dans un mauvais état de conservation. Le temple au nord, attribué au dieu de l’Orage des Ougaritains, a livré de nombreuses sculptures, dont la célèbre Stèle du Baal au foudre conservée au musée du Louvre. Dans la cour aménagée devant le sanctuaire furent retrouvés les vestiges d’un autel.

D’autres lieux de culte sont intégrés dans la zone palatiale (comme le « temple hourrite ») et dans des îlots d’habitation de la capitale ou de son port principal à Minet el-Beida (« Bâtiment à l’enceinte »).

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