La Mission archéologique de Ras Shamra est l’une des plus anciennes fouilles françaises extra-métropolitaines.

L’exploration, commencée en 1929, a porté principalement sur deux sites, localisé sur la côte syrienne à une dizaine de kilomètres au nord de la ville de Lattaquié : Minet el-Beida et Ras Shamra.

Claude F.-A. Schaeffer dirige l’équipe jusqu’en 1969, avec une interruption du fait de la Seconde Guerre mondiale. Les recherches sont ensuite conduites par Henri de Contenson (1970-1973), Adnan Bounni et Jacques Lagarce (1974), Jean-Claude Margueron (1975-1976), Marguerite Yon (1978-1998).

En 1999, la mission devient conjointe et porte le nom de Mission archéologique syro-française de Ras Shamra – Ougarit.  Jusqu’en 2008, elle est dirigée, côté syrien, par Bassam Jamous, puis par Jamal Haydar et, côté français, par Yves Calvet, et enfin, de 2009 à aujourd’hui, par J. Haydar, puis Khozama al-Bahloul (à partir de 2014) pour la partie syrienne, et par Valérie Matoïan,  pour la partie française.

Si les recherches sur ces deux sites ont surtout permis de révéler les vestiges de deux agglomérations de l’âge du Bronze récent – Ougarit et Mahadu – l’exploration du tell de Ras Shamra a mis en évidence une occupation pluri-millénaire.

Aux abords de la large baie (dont la superficie est évaluée à environ 70 ha), les fouilles menées de 1929 à 1935 à Minet el-Beida ont permis de dégager des niveaux du Bronze récent sur une superficie d’un peu moins de 10.000 m2.

Sur le tell de Ras Shamra, dont la superficie est d’environ 28 ha, les dégagements ont porté sur 1/6e du site, mettant au jour des vestiges du VIIIe millénaire av. J.-C. à l’époque ottomane. À proximité du tell, les recherches ont également concerné le secteur du « pont-barrage » sur le Nahr ed-Delbé.

Enfin, quelques opérations ponctuelles de la mission ont porté sur plusieurs autres sites de la côte, tels Ras Ibn Hani, Tell Soukas ou encore Arab al-Moulouk, dans le but d’obtenir des informations sur l’évolution des niveaux marins et sur les installations portuaires au cours de l’Holocène.

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