Les fouilles réalisées sur les sites de Ras Shamra et de Minet el-Beida ont révélé un corpus d’environ un millier d’objets en verre, datés du Bronze récent, parmi lesquels un ensemble d’environ 200 perles préservées dans un vase en céramique locale, avec quelques autres perles en pierre, en ambre, en faïence et en bleu égyptien.

Un quart de ces perles été analysées au Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France, par faisceaux d’ions (PIXE, PIGE) sur l’accélérateur de particules AGLAE et microspectrométrie Raman.

Les perles d’Ougarit sont des silicates sodocalciques, dont les compositions varient selon la nature des sources de silice, de sodium, les agents colorants et opacifiants employés.

La plupart des perles sont monochromes, et le verre est généralement translucide, à l’exception de quelques perles façonnées dans un verre opaque. La palette observée pour les verres translucides est exceptionnelle : vert pâle (coloré avec du fer et du cuivre), ambre et ambre foncé (combinaison du soufre et du fer), rose et rose-pourpre (manganèse associé au fer), turquoise (cuivre pur associé au fer). L’origine du cuivre des verres bleu turquoise d'Ugarit pourrait être la même que celle de certains verres bleus au cuivre Mésopotamiens.

En revanche, ces verres se distinguent nettement de la majorité des verres bleus égyptiens au cuivre qui contiennent de l’étain et qui ont probablement été colorés avec du bronze ou des résidus de bronze. L’origine du cobalt utilisé pour colorer certains verres bleus pourrait être un alun cobaltiferreux du désert occidental d'Égypte similaires aux verres égyptiens, à certains mycéniens et à quelques verres de Knossos en Crète.

Deux perles présentent enfin la rare particularité à cette époque d’être en verre incolore translucide (avec une teinte très légèrement verdâtre). Il s'agit de l'une des plus anciennes attestations de verre incolore connu.

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