Les plus anciennes attestations de l’écriture hiéroglyphique à Ougarit, qui paraissent témoigner des premiers contacts véritables avec l’Égypte, datent du Moyen Empire, avec une perle en cornaline inscrite du nom du pharaon Sésostris Ier (XIIe dynastie) ou une statuette au nom de la fille de son successeur, Amenemhat II. Des éléments de statuaire remontent au règne d’Amenemhat III, tels les fragments de deux sphinx gravés de son nom.

L’Égypte à Ougarit

À côté de ces monuments émanant de la sphère royale, des vestiges de statuaire égyptienne privée du Moyen ou du Nouvel Empire, certains avec des dédicaces en hiéroglyphes, témoignent d’échanges à un niveau moins officiel durant le IIe millénaire, à moins qu’ils ne soient le fruit de trafics consécutifs à des pillages de tombes ou de monuments en Égypte.

En revanche, la stèle fragmentaire du « scribe royal Mamy » honorant le dieu « Baâl Saphon » semble avoir été conçue par ce fonctionnaire égyptien (probablement de la XIXe dynastie) pour être déposée dans le temple du dieu sur l’Acropole de Ras Shamra.

Un matériel égyptien varié

D’autres catégories d’objets sont concernées : vaisselle de pierre, scarabées, poids, armement métallique.

Les vases en albâtre calcitique portant les cartouches de pharaons des XVIIIe et XIXe dynasties sont nombreux sur le site. Ils proviennent pour la plupart du Palais royal ou de ses abords, attestant de la valeur de ces récipients comme objets de luxe et présents diplomatiques.

Le « vase de Niqmaddu » est un cas particulier et son décor a donné lieu à bien des conjectures : sur les fragments conservés est représenté, suivant des canons égyptiens, le souverain Niqmaddu est qualifié de « grand du pays d’Ougarit » dans la légende hiéroglyphique ; devant lui, un personnage figuré comme une princesse égyptienne fait une libation.

Les scarabées inscrits sont le matériel le plus courant sur lequel figurent des hiéroglyphes, diversement exacts et déchiffrables. La plupart s’ornaient de ces signes comme de symboles propitiatoires. Certains, cependant, se distinguent par leur caractère officiel, notamment un grand « scarabée de mariage » d’Amenhotep III, couvert d’un texte de propagande royale.

Une découverte exceptionnelle

Plus rare est l’usage de l’égyptien hiéroglyphique dans le domaine de la métrologie, Ougarit ayant livré un exceptionnel poids en pierre qui porte le cartouche de la reine Hatchepsout, ou encore l’armement d’apparat. Merenptah est le dernier pharaon attesté sur le site, par une épée en bronze portant son cartouche. Ougarit est détruite peu de temps après son règne (début du XIIe siècle av. J.-C.).

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