Le bleu égyptien désigne un matériau vitreux artificiel employé sous la forme d’un pigment pictural ou de la matière constitutive d’objets.

Cette matière est non seulement le premier pigment synthétique connu (dès le IIIe millénaire), mais aussi le premier matériau de l’Antiquité étudié en laboratoire dès le début du XIXe siècle.

Le bleu égyptien est bien représenté à Ougarit. Un corpus d’environ 250 objets datés du Bronze récent a été identifié, auquel viennent s’ajouter des pains de matière brute. Environ 1/5e de ce corpus a été étudié au Centre de Rechercher et de Restauration des Musées de France [microscopie optique, diffractométrie des rayons X, analyses par faisceaux d’ions (PIXE)]. Les analyses ont porté sur les différentes catégories typologiques : perles, scarabées et scaraboïdes, sceaux-cylindres, pions de jeu, fragments de disques, vases et blocs de matière. Différentes nuances de bleu (de très clair à foncé) ont été reconnues.

Les résultats montrent que le bleu égyptien est élaboré à partir d’un mélange initial composé de silice (75% SiO2), de carbonates de calcium (10% CaCO3), d’un composé contenant du cuivre (10% CuO) et d’un fondant alcalin. La cuprorivaïte, un silicate double de cuivre et de calcium, donne la couleur bleue.

Deux principaux ensembles ont été reconnus : d’une part des objets fabriqués dans du bleu égyptien massif, dont certains présentent des compositions proches des productions égyptiennes du Nouvel Empire, et, d’autre part, des objets réalisés dans une fritte siliceuse colorée par des cristaux de cuprorivaïte. Ce type de frittes siliceuses semble correspondre à un savoir-faire typique d’Ougarit comme peut-être d’autres usages du bleu égyptien dans les matières vitreuses.

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