Il s’agit du premier abécédaire complet découvert à Ougarit lors des fouilles du Palais Royal en 1948. Depuis lors, les fouilles du site ont permis d’en mettre au jour d’autres écrits eux aussi suivant le système de transcription local, l’alphabet cunéiforme (en forme de coin).

Systématiquement imprimés sur des tablettes d’argile, ils sont de deux grands (?) types : abécédaire seul, abécédaire associé à des textes en akkadien (graphie et langue) et en hourrite. Leur contenu est venu corroborer un certain nombre de principes qu’avait établis le déchiffrement de l’ougaritique (l’identification des lettres, leur nombre et dans une certaine mesure, leur valeur).

Comme pour toute tablette rédigée en ougaritique (graphie et langue), leur lecture se fait de gauche à droite. Lorsque le document est complet, ils comportent systématiquement 30 lettres. Elles sont composées d’un à six signes qui sont réalisés par impression du qalam (stylet) suivant trois orientations horizontale, verticale et oblique, pouvant être combinées ou répétées.

Leur ordre d’apparition est constant et correspond à l’alphabet dit « long », connu ultérieurement par l’alphabet arabe dit « abjad ». Certains ougaritologues supposent une évolution de cet alphabet en un alphabet court (22 lettres comme en phénicien), que ce type de documents ne vient pas corroborer. La seule exception notable est constituée par RS 88.2215, un abécédaire témoignant d’un alphabet de type « sud-sémitique ».

Ces divers exemplaires contribuent à restituer avec d’autres documents « scolaires* » les méthodes d’apprentissage suivies par les scribes ougaritains. Découverts dans les archives palatiales et privées, ils suggèrent que le fond commun du cursus scribal comportait l’apprentissage de la mise par écrit de la langue locale, l’ougaritique.

Contributeur(s)