Le terme akkadien kudurru est formé sur la racine KDR qui signifie « désigner une frontière, tracer des limites, borner ». Il désigne les documents en rapport avec la vente et l’acquisition de la terre. Actuellement, plus de 160 kudurrus, entiers ou fragmentaires, datés de 1450 à 620 av. J.-C., ont été identifiés.

Les anciens kudurrus

Les anciens kudurrus (IIIème millénaire av. J.-C.) étaient des contrats de vente de biens fonciers et immobiliers rédigés sur des tablettes en argile ou, pour certains, sur des stèles en pierre. La vente de ces biens est un processus complexe dans le Proche-Orient ancien, qui exige l'accord de l’entourage des deux parties, des membres de la famille, des voisins, des autorités et des dieux. Les anciens kudurrus répondent donc à des normes juridiques, cultuelles et sociales strictes. Le recours à des stèles comme support pour certains de ces textes vise à assurer une forme de pérennité et de prestige à la transaction. Toutes les stèles ne sont pas des kudurrus et l’inverse est également vrai.

Les kudurrus cassites

Les souverains cassites qui gouvernent la Babylonie entre le XVIème siècle et le XIIème siècle réactivent l’usage des kudurrus. Ils sont alors souvent appelés nâru « stèle », car ce mot renvoie au support en pierre désormais privilégié pour leur rédaction. Mais le mot kudurru est conservé car il rappelle les normes anciennes de l'enregistrement des transactions foncières. Dans un premier temps, ces documents manifestent l’exercice du pouvoir du roi et nous renseignent sur la politique de gestion de ses grands domaines. Puis, la pratique se répand parmi les grandes familles affiliées au pouvoir royal. Les kudurrus contiennent la copie d'un contrat préalablement écrit sur une tablette d’argile. La retranscription sur pierre ne concerne pas toutes les transactions foncières. Elle accroît la légitimité de l'acte et le place sous la protection des dieux. Les kudurrus étaient sans doute ensuite déposés dans un temple, moins probablement placés sur le champ même qui faisait l’objet de la transaction, comme semble pourtant l'indiquer le caillou Michaux.