Il existait à Babylone, au VIe siècle av. n. ère, la ziggurat la plus célèbre du Proche-Orient, l’Etemenanki. Aujourd’hui, ce grand temple est détruit. Il n’en reste que les fondations. 

La tablette de l’Esagil est un document d’une grande importance scientifique, car il indique le nombre et la hauteur des étages de la ziggurat, la configuration du temple situé à son sommet, ainsi que les dimensions d’une partie du sanctuaire de l’Esagil situé à ses côtés. Les deux bâtiments étaient dédiés au culte du dieu Marduk, roi du panthéon babylonien depuis la seconde moitié du IIe millénaire av. n. ère.

Un exercice de scribe

Le texte se présente comme une succession d'exercices mathématiques. Le scribe s'adresse à un lecteur qui souhaite s'entraîner au calcul des mesures de surface, ainsi qu'à l'apprentissage des différents systèmes d'unités de longueur, de surface et de capacité.

« Puisse l’initié instruire l’initié ! Le non initié ne devra pas voir (ceci) ! », écrit le scribe. Pour être sûr que le lecteur comprenne, il utilise deux systèmes d’unités de mesures. Le premier est fondé sur la "petite coudée standard" d'époque néo-babylonienne. Le second, plus ancien, prend pour référence la "grande coudée standard", remontant à l'époque kassite. C'est pourquoi ce texte a été interprêté comme un exercice permettant d'apprendre à calculer dans ces différents systèmes d'unités et à convertir des nombres d'un système d'unités de mesures à un autre.

La tablette donne les dimensions de la base de la ziggurat, du temple situé à son sommet, et de chacun des sept étages de la tour. En raison de la nature du texte, il existe un débat concernant la nature réelle ou théorique de ces mesures. En effet, les dimensions du bâtiment ne laissent rien au hasard et privilégient les multiples de 3 et de 5. L'aire de la base de la ziggurat, calculée dans la tablette de l'Esagil, correspond bien aux fondations retrouvées par les fouilles archéologiques. En revanche, sa hauteur serait exagérée.