Organisation du décor intérieur

Le dôme du Rocher est exceptionnel à plusieurs titres. Outre son caractère sacré, c’est aussi le monument islamique le plus ancien conservé jusqu’à nos jours, ainsi qu’un véritable conservatoire pour les traditions et techniques décoratives du Proche-Orient au VIIe siècle, toujours visible à l’intérieur du monument. Seul le décor de la coupole et le revêtement extérieur ont été entièrement remaniés à l’époque ottomane.

A l’intérieur, le décor d’époque omeyyade se divise en deux parties. La partie inférieure de l’élévation reçoit un plaquage de marbre veiné dessinant des motifs géométriques délicats, tandis que la partie supérieure est tapissée de mosaïque. Les architraves qui consolident l’élévation du déambulatoire octogonal sont plaquées de bronze repoussé.

Tant les techniques décoratives que leur mise en œuvre conjointe sont directement empruntées aux Byzantins. 

A la croisée des traditions byzantines et sassanides

Le décor de mosaïque conservé dans les déambulatoires et le tambour témoigne de la volonté des Omeyyades de se positionner comme les héritiers des deux grands empires byzantins et sassanides qui se partageaient le Proche-Orient avant l’avènement de l’islam.

De lourds rinceaux végétaux s’y déroulent, jaillissant de cornes d’abondance, sur un fond chatoyant doré. Leur traitement nettement antiquisant est nuancé par leur aspect très symétrique et tirant vers l’abstraction, évoquant une influence sassanide mésopotamienne. Cette seconde influence se retrouve également dans les couronnes, parfois ailées, qui parsèment le décor végétal. Sur les architraves du déambulatoire, des pampres de vigne se développent, imitant les motifs de vigne tardo-antiques de la région.

Au sommet du déambulatoire octogonal, on trouve une inscription monumentale dorée sur fond bleu. Cette inscription en graphie anguleuse, dite koufique, donne la date de construction du monument, le nom du commanditaire - remplacé dans un second temps - et déroule plusieurs versets coraniques.