L'inventeur du site de Lattara

Après les travaux pionniers d’Henri Prades qui montrèrent l’importance du site de Lattara, l’État, entre 1974 et 1978, se porta acquéreur des parcelles renfermant une partie de la ville antique et du bâtiment situé à proximité ; le conseil général de l’Hérault et la commune complétèrent ces acquisitions. C’est en bordure même de la fouille que furent inaugurés en 1986 le Musée archéologique Henri Prades et le Centre de Documentation archéologique régional (CDAR), concrétisant ainsi la volonté des institutions et des collectivités locales de pérenniser et de développer la recherche archéologique et sa valorisation.

Déjà mentionné dans des écrits d’historiens du XVIIe et du XVIIIe s., la ville de Lattara, connue dans les textes antiques, est localisée une première fois à Lattes au début du XXe s. lors de prospections pédestres. Mais il faut attendre le début des années 1960 pour que le site de Saint-Sauveur soit enfin parfaitement identifié , grâce à la découverte d’une inscription honorifique mentionnant les anciens habitants de Lattes, les Lattarenses. 

À l’automne 1963, la parcelle agricole est profondément labourée : plusieurs milliers de vestiges archéologiques jonchent alors la surface. Henri Prades, instituteur à Montpellier et archéologue, réalise deux sondages qui confirment alors la richesse du site. Il entreprend alors d’autres explorations jusqu’à la fin de 1964, date à laquelle la parcelle est replantée en vigne. Fort de ses découvertes, il poursuit ses travaux de terrain autour du site ; c’est à cette époque qu’il est confronté pour la première fois à des vestiges liés à l’activité portuaire de la cité. À la fin des années 1960, les interventions se multiplient, suivant l’urbanisation croissante du village de Lattes. Plusieurs fouilles sont menées dans divers quartiers et confirment les premières impressions d’Henri Prades. En 1974, il publie, avec Jean Arnal et René Majurel, un ouvrage de référence sur la cité portuaire de Lattara, et souligne déjà le rôle joué par les Étrusques dans la fondation de la ville. À partir de 1978, avec le Groupe archéologique Painlevé, il concentre ses recherches sur un secteur proche de Saint-Sauveur, qui sera maintenu en réserve archéologique. À côté de ses travaux sur le site même de Lattara/Saint-Sauveur, Henri Prades a fouillé plusieurs sites pré- et protohistoriques, antiques et médiévaux, à Lattes même mais aussi dans les communes voisines.

Il reste, pour tous, l’inventeur du site de Lattara.