Pour pouvoir travailler, la mission a besoin de plusieurs dizaines d'ouvriers, mais en plein désert, où les trouver ?

Sur place, tout simplement car la région est un territoire de séjour saisonnier de familles bédouines qui y installent leurs campements au printemps pour repartir à l'automne en pratiquant une forme de transhumance entre Arabie Saoudite, Koweït et Iraq pour tirer le meilleur parti des zones de pâturages.

À peine "l'échelon avancé" arrivé sur place, le directeur de la mission accompagné du garde va rendre visite à plusieurs tentes pour informer leurs occupants que les archéologues sont de retour et qu'ils vont avoir besoin d'ouvriers. La nouvelle se répand ensuite rapidement partout et dès le lendemain matin, à partir de trois heures du matin, on entend des groupes joyeux de candidats converger vers la maison où le garde leur tient compagnie en faisant le thé dans l'attente du jour et du réveil des Français. On peut être étonné du grand nombre de candidats qui se présentent étant donné la faible concentration des campements aux environs mais certains viennent de très loin tenter leur chance car la mission archéologique est la seule source possible d'argent frais pour toutes ces tribus.

Les conditions de travail sont négociées avec ce qu'il faut d'exigences, de concessions, de récriminations ou de manifestations théâtrales puis les candidats retenus sont inscrits sur un registre qu'ils émargeront au moment de la distribution de la paye. Une poignée de main conclut l'accord et fait office de contrat.

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