Depuis 2019, le travail de terrain a repris à Larsa, sous la direction de Régis Vallet

Nouveaux travaux à Larsa

Plusieurs programmes sont en cours qui modifient notre compréhension du site. L’urbanisme de la ville fait l’objet d’une approche pluridisciplinaire confrontant analyses des imageries, prospections et fouilles. L’attention s’est portée sur l’enveloppe et le réseau hydraulique de la ville. Le tracé des remparts a été découvert (5376 m) et plusieurs centaines de canaux, intra-muros et péri-urbains, cartographiés sur une surface 1200 ha (état 2022). Au centre de la ville, un premier chantier de fouilles des structures hydrauliques découvertes dégage le Grand Canal (22m de large) de la cité et le pont en brique cuite qui le franchissait. Deux autres opérations sont consacrées au cœur monumental de la cité (chantier B50) et à l’habitat (chantier B48-49). En B50, un grand temple a été découvert (7250 m2), pourvu de murs massifs en briques crues (jusqu’à 5,6 m de large) conservés en élévation dans certaines pièces jusqu'au premier étage du bâtiment (4,5 m de haut), qui a livré des briques inscrites du roi Sin-iddinam. Il pourrait s’agir du Gipar que ce roi fit reconstruire pour les prêtresses de Shamash. En B48-49, deux résidences somptuaires sont en cours de dégagement. La résidence B49 couvre 1480 m2 et comportait plusieurs cours. Une petite pièce (1598) a livré les archives privées de la famille du propriétaire, Etellum, grand vizir des rois Gungunum (1932-1906 av. J.-C.) et Abi-sare (1905-1895 av. J.-C.). La destruction violente de l’édifice éclaire d’un jour nouveau la fin du règne de ce dernier.

Reprise des recherches à Oueili

À Oueili, les travaux se concentrent sur le dégagement extensif du village Obeid 0 (7e millénaire avant J.-C.), dans le prolongement des fouilles des années 80 sur le flanc nord-ouest du Tell, où les niveaux Obeid 0 sont proches de la surface. Six cents mètres carrés ont été dégagé (état 2021), qui dévoilent une partie de la structure du site, tissu dense d’îlots parcourus par d’étroites ruelles. Un édifice consacré à la transformation de la nourriture (bâtiment B110) est au cœur d’une vaste zone de stockage (greniers) entourée par l’habitat (habitation B37/41). La grande quantité de matériel recueilli, poterie fine et ordinaire, fusaïoles, labrets, meules, socs d’araire (les plus anciens au Monde) et outils lithiques, documente la vie quotidienne d'un village préhistorique du 7e millénaire, en même temps que l’ampleur des différences, technologiques et stylistiques, avec les phases suivantes de l’Obeid, repose sur des bases nouvelles la question des origines de cette culture.

Les rapports préliminaires sont en libre téléchargement : cnrs.academia.edu/RegisVallet