Fort d'une certaine notoriété acquise dans le Caucase et bien qu’il ne soit pas égyptologue, Morgan est nommé directeur du Service des Antiquités de l’Égypte. Cette  nommination s'inscrit dans un contexte géopolitique où la Grande-Bretagne et la France se partagent les responsabilités administratives en Égypte.

La nomination de Jacques de Morgan

Avant Jacques de Morgan, deux directeurs se sont succédé à la tête du Service des Antiquités de l’Égypte. Le premier, Gaston Maspero, était jugé trop anglophile, tandis que l’autre, Grébaut, exprime au contraire son aversion pour les Anglais avec un peu trop de ferveur. Ainsi, les relations franco-britanniques sont tendues, et le Service des Antiquités égyptiennes en mauvaise posture.

Au milieu de ce trouble, le consul général de France au Caire rencontre Jacques de Morgan, qui lui fait une forte impression. Déjà apprécié par Xavier Charmes, chef du bureau du secrétariat du ministère de l’Instruction Publique, Morgan apparaît en 1892 comme une bonne alternative.

Une gloire éphémère

Le travail de Jacques de Morgan, tant administratif que scientifique a été remarqué pour sa qualité et son efficacité : sa découverte du trésor de Dahchour lui vaudra même d’être promu officier de la Légion d’honneur en 1896.  Mais peu à peu, des frictions apparaissent, avec les Britanniques, mais aussi du côté français. Un différend l’oppose à l’inspecteur des Antiquités, Georges Foucart, dont le père, Paul Foucart est membre de l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres. Maspero s’exprime aussi en sa défaveur, cristallisant contre Morgan la plupart des égyptologues et des académiciens. En 1897, excédé, Morgan quitte l’Égypte.

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