Un travail documenté

Les travaux de Morgan montrent sa volonté d’enrichir les connaissances concernant l’histoire du Caucase. Il s’informe en lisant les travaux de ses confrères, notamment Ernest Chantre, qui a publié quelques années avant Morgan ses Recherches anthropologiques dans le Caucase. Un autre pionnier dans l’étude de la région est Frédéric Bayern, auteur de Contribution à l’archéologie du Caucase, et sur lequel s’appuie Morgan pour ses propres travaux.

Une démarche scientifique

Sur cette base documentaire, Morgan formule une problématique principale qui l’anime : « l’intéressante question des origines des métaux dans le Caucase », et mentionne aussi son objectif de « jeter sur les études préhistoriques de nouvelles lumières » grâce aux résultats de ses fouilles. Il propose également des hypothèses et recherche dans le sol des traces lui permettant de confirmer, d’infirmer ou de moduler ses idées. Ce faisant, il inscrit la fouille archéologique dans une démarche scientifique. En ce sens, il est bien loin de l’archéologue chasseur de trésor, encore répandu à cette époque, qui fouille dans le seul but de trouver des objets.

Concordance des sources

Dans la conclusion de sa Mission scientifique au Caucase, Morgan s’exprime ainsi : « Chez tous les peuples de l’Antiquité, les débuts de la métallurgie sont enveloppés des ténèbres de la fable ». Il suggère que les fouilles archéologiques permettent de se rapprocher de la vérité, mais dans le même temps, il ne dénigre pas l’intérêt de ces « fables ». Pour lui, ces « précieux documents » portent en eux des souvenirs ancestraux qui doivent contenir une part de vérité. En recoupant les sources mythologiques, historiques et archéologiques, Morgan s’efforce de rassembler tous les éléments lui permettant de construire des connaissances.

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