Thaïlande - il y a 13000 ans

L’abri-sous-roche de Doi Pha Kan

Situé dans la province de Lampang, l’abri-sous-roche de Doi Pha Kan est, avec Ban Tha Si et Phratu Pha, un des rares sites ornés du nord de la Thaïlande. Associant sépultures et peintures il permet de montrer l’évolution des pratiques funéraires à une période très peu documentée en Asie du Sud-est.

Panorama du massif de Doi Pha Kan (© CNRS/Valéry Zeitoun)

Découvert en 2004 lors des prospections menées par la mission Paléolithique Franco-Thaïe, le site est fouillé depuis 2013 par une équipe pluridisciplinaire. Plusieurs sépultures inédites datées directement de plus de 13 000 ans ont été mises au jour.

Une vallée ornée de peintures rupestres

Situé à quelques kilomètres entre le site de Ban Tha Si daté de 7000 ans et celui de Pratu Pha daté de 3000 ans qui est la plus longue fresque rupestre du nord de la Thaïlande, le site de Doi Pha Kan démontre l’enracinement de pratiques funéraires associées à la réalisation de peintures dès 13 000 ans.

Un site funéraire

Les sépultures mises au jour à Doi Pha Kan montrent un traitement hétérogène des individus mais celles-ci sont toutes marquées par l’emploi de gros blocs de couverture, de lit de poudre d’ocre et de la présence d’offrandes (coquillages, restes osseux animaux, pierres perforées et outils lithiques).

Une identité régionale encore inconnue

Les individus inhumés à Doi Pha Kan présentent une haute stature qui tranche avec les populations connues à l’époque dans la région. Par ailleurs, ils se caractérisent par la fabrication d’un assemblage lithique particulier dont des pierres perforées. Cet ensemble bio-culturel se retrouve sur une aire géographique qui ceinture le Sud-est asiatique de l’est de la Birmanie au sud de la Chine en passant par le nord du Laos et du Vietnam qui n’avait pas été identifiée jusqu’à présent.

Adaptation au milieu tropical

Les outils préhistoriques recueillis montrent une variante originale du modèle Hoabinhien courant sur l’ensemble de l’Asie du Sud-est et la faune consommée réunit un nombre important de restes de crabe, tortue et varan en plus de mammifères forestiers de taille moyenne.

Des recherches pluridisciplinaires

Les premières fouilles menées depuis 2013 sous forme d’un chantier-école pour les étudiants de l’université de Chiang Mai et celle de Silpakorn à Bangkok ont permis de développer une série de recherche sur l’origine des pigments d’ocre utilisés dans les tombes et pour les peintures rupestres, sur les gestes funéraires et l’anthropologie biologique, sur l’évolution de la technologie lithique employée et la nature de la faune tropicale chassée par les chasseurs-cueilleurs.

Le projet est soutenu par le ministère de l'Europe et des Affaires Étrangères sur l’avis de la Commission des fouilles. 

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