Les trois habitations D71 du locus 2, fouillées durant les années 1990, s’inscrivent dans une durée rarement perceptible pour les préhistoriens.

Des séjours très rapprochés

Ces habitations, dénommées D71-1, -2 et -3, se superposent exactement alors qu’elles appartiennent à trois niveaux distincts dans la stratigraphie, séparés seulement par quelques centimètres de sédiment. Les Magdaléniens sont donc revenus s’installer trois fois exactement au même emplacement, et ont organisé leur habitat autour d’un seul et même foyer qu’ils ont réaménagé et réutilisé à chaque occupation.

Ensemble, ces habitations couvrent donc un laps de temps de quelques années au plus, rythmé par les crues régulières des cours d’eau avoisinant le site. Une chronologie courte de ce genre est très rarement appréhendée en Préhistoire, de sorte que l’analyse comparée des trois habitations successives permet de faire le lien entre l’histoire encore plus brève des occupations à saison unique étudiées jusqu’ici et la lente évolution culturelle des chasseurs-cueilleurs au cours du Tardiglaciaire.

Sur la piste d’un groupe familial ?

Ce n’est certainement pas un hasard si les Magdaléniens sont revenus installer leur campement autour du foyer D71, dans les traces de leurs passages précédents. L’analyse des activités menées sur ces habitations révèle en effet une forte parenté, laissant penser qu’il pourrait s’agir d’un même groupe familial que nous suivons à travers cette séquence d’occupations proches dans le temps.

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