Comme pour les matières osseuses, les techniques employées pour travailler les roches siliceuses sont partagées dans toute l’Europe magdalénienne. Néanmoins, en fonction des matières premières disponibles on remarque un certain nombre d’adaptations. 

Matière première et territoires

La Rhénanie centrale est particulièrement pauvre en matières premières qui se prêtent à la taille, ce qui explique la part importante de matériaux provenant de secteurs géographiques éloignés d’au moins cent kilomètres. À Gönnersdorf et Andernach, ces matières venant des quatre points cardinaux dessinent probablement le territoire parcouru par les groupes humains au cours d’au moins une année. Si le silex arrive sur les sites sous la forme de lames brutes ou déjà transformées en outils, la quartzite tertiaire disponible localement est plus fréquemment taillée sur place. Toutefois, comme pour le silex, les lames ont été ravivées à plusieurs reprises, au point qu’elles sont très fortement réduites lorsqu’elles sont abandonnées. Comme si un couteau de métal avait été aiguisé des centaines de fois… En Thuringe, les Magdaléniens utilisaient surtout du silex de la Baltique disponible dans les moraines qu’ils pouvaient collecter à une ou deux journées de marche vers le nord.