Nicole Pigeot

Fondatrice des recherches à Étiolles, Nicole Pigeot était professeure en archéologie préhistorique à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

Sa carrière scientifique a débuté à Étiolles en 1972 aux côtés d’Yvette Taborin et de Monique Olive. Au début des années 1980, son étude monographique sur l’unité U5 du locus 1 fut fondatrice pour la technologie du silex. Elle ouvrit alors une voie toujours avant-gardiste aujourd’hui, celle d’une véritable « paléosociologie » des communautés préhistoriques, ambition qui prit son plein essor en 2004 dans une seconde monographie consacrée à l’habitation Q31 du locus 1. Ces essais sociologiques reposent sur des tentatives — rarement réitérées ensuite — de distinction des savoir-faire dans la taille du silex, lesquels conditionnent un accès différencié au matériau ainsi qu’aux postes de travail et renvoient probablement à des classes d’âges distinctes voire à des genres différents.

En toile de fond, Nicole Pigeot développa tout un questionnement théorique — nourri aussi par ses travaux en Patagonie australe — sur la dialectique normes techniques versus variabilité. Cette réflexion — au cœur de sa pédagogie universitaire — permit de montrer qu’à Étiolles les prescriptions culturelles s’étaient relâchées entre le niveau ancien d’U5 et celui plus récent de Q31.