Unique sur le site, le galet gravé d’Étiolles n’en reste pas moins un objet emblématique de sa culture, le Magdalénien. En tant que tel, il est intéressant de rechercher les analogies et les différences sur des sites contemporains.

Le cheval au Magdalénien

Les chevaux gravés sur le galet d’Étiolles font preuve d’un certain réalisme, tendance bien connue dans l’art magdalénien. Cependant leur allure efflanquée, leurs membres allongés, l’absence de pelage fourni les distinguent du cheval typique de l'art magdalénien, barbu, au ventre rond, plutôt court sur pattes.

1 et 2 : Les deux chevaux d’Etiolles
3 : La Paloma (sur plaquette de pierre)
4 : Gönnersdorf (sur plaquette de pierre)
5 : Andernach (sur plaquette de pierre)
6 : Les Trois Frères (sur paroi de grotte)
7 : La Pasiega (sur paroi de grotte)
8 : Niaux (sur paroi de grotte)
9 : Les Combarelles (sur paroi de grotte)

© relevés I. Barandiaran ; G. Bosinski et G. Fischer ; G. Bosinski et P. Schiller ; H. Breuil

Le cheval dans le Bassin parisien

Dans le Bassin parisien, les comparaisons sont limitées en raison de la rareté des œuvres. Quatre chevaux (deux têtes sur petits fragments de roche, deux œuvres rupestres) peuvent être mentionnés.

La tête de cheval sur cortex de silex provenant de Pincevent (Seine-et-Marne) est de datation plus récente, et d’âge azilien. Elle présente des détails de pilosité, de remplissage graphique qui les distinguent des chevaux d’Étiolles. Pour l’art rupestre, on peut citer le cheval peint en rouge sur un bloc de grès trouvé en 1954 dans une carrière à Boutigny (Essonne) et l’équidé gravé sous l’abri de La Ségognole dans le massif des Trois Pignons à Noisy-sur-École (Seine-et-Marne). Malgré l’absence de contexte archéologique, le naturalisme (et la technique de peinture pour Boutigny), évoque(nt) un « style paléolithique » et les singularise(nt) au sein des ensembles locaux de gravures schématiques (d’âge post-glaciaire en particulier mésolithique).

1 : Boutigny
2 : Cepoy
3 : La Ségognole
4 : Pincevent

© ​cl. M.A.N. ; rel. G. Tosello ; rel. M.-A. Garcia ; rel. D. Baffier

La figure féminine

La thérianthrope s’intègre à la famille des êtres chimériques gravés sur les parois des grottes, notamment aux Trois-Frères (Ariège) où un « homme-bison » jouant de la flûte nasale, possède un fuseau gravé devant le museau, détail qui rappelle le galet d’Étiolles.Toutefois, la féminisation est exceptionnelle sur ce type de représentation ; seule une figure de l’abri de La Madeleine (Dordogne), et une autre de Tolentino en Italie, peuvent être mentionnées.

1 : Étiolles
2 : Les Trois-Frères (art pariétal)
3 : Massat (art pariétal)
4 : Altamira (art pariétal)
5 : La Madeleine (art mobilier)
6 : Tolentino (art mobilier)

© Gilles Tosello ; d’après relevés H. Breuil et M. Dauvois ; rel. Cl. Barrière ; rel. H. Breuil ; doc. G. Tosello ; doc. F. d’Errico

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