« Ni vivant, ni défunt, marin suis ! »

Abrités sous les gaillards ou hissés dans la mâture, penchés sur les canons ou agrippés aux vergues, les marins de la Natière ont appris l’océan en subissant sa loi. Lorsque le vent refuse, sur la coque encalminée, ils ont meublé leur patience en sculptant, polissant et créant, dans l’os ou dans le bois, quelques objets uniques. Parfois même ils ont prié Dieu afin qu’il dépêche une brise favorable. La vie du bord était rythmée de rituels qui trompent l’ennui : les quarts, les travaux, les repas. Elle était aussi ponctuée de chants, de danses et de jeux.