Attesté depuis le XIVe siècle, le sablier restera, jusqu’à l’apparition des montres et des chronomètres de marine, le principal témoin en mer de la marche du temps. S’il ne permet pas directement de déterminer l’heure, il sert à la conserver et à mesurer des fractions de temps.

Il y avait généralement à bord, sous la surveillance du pilote ou du timonier, plusieurs sabliers calibrés afin de mesurer des durées différentes, de la demi-minute à l’heure.

En mer, le réglage de l’heure était effectué chaque jour, à midi, lorsque le soleil arrivait au zénith. Pour ce faire, on utilisait habituellement un cadran solaire. Il incombait ensuite aux sabliers de rythmer la journée en mesurant l’écoulement du temps. Celui d’une demi-heure permettait ainsi de calculer les quarts. À chaque renversement du sablier, le timonier, pour en aviser l’équipage, « piquait » la cloche au rythme d’un coup par demi-heure écoulée, soit un coup à la fin du premier quart, puis deux, puis trois… jusqu’aux huit coups signalant l’achèvement des huit demi-heures du quart.

Le sablier sert aussi à mesurer la vitesse du navire. À cet effet, on largue, dans le sillage du bateau une planche de bois reliée à une corde sur laquelle sont disposés des nœuds à intervalles égaux, le loch,. On laisse filer la corde et le nombre de nœuds écoulés dans l’intervalle fourni par le sablier permet d’estimer la vitesse du navire. Celle-ci s’exprime dès lors en nœuds.