Rythmée par la cloche et l’enchaînement des quarts, la vie du bord était tout autant ponctuée par la distribution des vivres et les repas. L’Ordonnance de Louis XIV pour les armées navales et arcenaux de marine réglemente très précisément le cadre général des repas à bord (Xe, titre III, De la distribution des vivres sur les vaisseaux, 1689) : 

« Les vivres seront distribuez à l’équipage du vaisseau aux heures accoûtumées, par plat, de sept hommes qui mangeront ensemble ; & les viandes, poissons & legumes seront pesez (…) en présence d’un Officier du vaisseau, & de l’Ecrivain du Roy, & seront distribuez au Coq pour les mettre dans la chaudière (art. III).

Il sera donné par semaine quatre repas de viande, trois de poisson, & sept de legumes. … Les dimanches, mardis, & jeudis, de 28. onces de lard cuit (856 g, soit 122 g par homme) pour le disner de sept hommes. Les lundi de trois livres & demie de bœuf, sans pieds ny testes (1713 g, soit 244 g par homme). Les mercredis vendredis & samedi, de vingt-huit onces de mouluë cruë (856 g, soit 122 g par homme). 

Chaque jour à souper, de vingt-huit onces de pois, greau, féves, fayols ou autres legumes cruës (856 g, soit 122 g par homme), ou quatorze onces de ris aussi cru (428 g, soit 61 g par homme) ; le tout assaisonné, sçavoir la viande, d’une pinte de boüillon (0,9313 l) dans lequel elle aura cuit, pour en faire du potage, la moluë d’un demy quart de pinte d’huile d’olive (0,116 l) & d’un quart de pinte de vinaigre (0,233 l), pour sept hommes ; & les pois, féves & fayoles, ris ou gruau, de sel & d’une chopine d’huile d’olive pour la ration de cent hommes (0,465 l), & versée dans la chaudière sur le boüillon qui sera distribüé avec les legumes (art. V) ».