Vérifier l’état de la coque, reprendre des joints défaillants, raccommoder les pompes, réparer des poulies ou des voiles déchirées étaient des occupations essentielles à bord. Si les outils des hommes d’équipage se résumaient le plus souvent à un couteau et à un épissoir, il en allait autrement pour les artisans du bois qui disposaient d’un outillage spécifique, adapté aux nécessités du débitage, du perçage, du rabotage et à la sculpture. Ces outils étaient placés par l’armateur sous la responsabilité des maîtres artisans embarqués. 

Les épaves de la Natière ont livré quantité d’outils dédiés au travail du bois : scie à cadre, herminette, hache, rabot, varlope, masse, maillet, tarière, vrille, vilebrequin, gouge et trusquin... Si certains outils spécialisés, tels une grande tarière de charpentier, des compas de tonnelier ou des grattes de calfat, sont respectivement spécifique d’un seul corps de métier, nombre d’autres étaient indifféremment utilisés par les uns et les autres. L’analyse fonctionnelle des outils mis au jour corrélée à leur localisation géographique de découverte a permis de mieux comprendre l’organisation spatiale des deux frégates. Les données ainsi déduites ont à leur tour contribué à identifier la nature et la fonction exactes d’outils dont on connaissait certes l’existence par les inventaires de chargement mais dont on ignorait jusqu’alors la matérialité et l’usage.