Destiné à raidir et maintenir la mâture du navire, le haubanage se compose, de bas en haut, de cadènes de fer fixées dans la coque, de porte-haubans en bois qui éloignent les haubans de la muraille, de deux séries de caps de mouton reliés par des rides afin de retendre les haubans, puis des haubans eux-mêmes. 

Des sections entières du haubanage du mât de misaine de la Dauphine et du mât d'artimon de L'Aimable Grenot ont pu être étudiées in situ. Elles constituent de précieux indices pour localiser l’implantation des mâts et en restituer les vestiges.

L’étude a permis de constater un traitement différencié du haubanage de l’une et l’autre frégate. Soigneusement goudronnés, congréés et limandés sur La Dauphine, les haubans ne le sont pas, ou fort médiocrement, sur L'Aimable Grenot. En outre, l’un des haubans d’artimon de la frégate granvillaise montre une réparation qui lie, de part et d’autre d’un nœud, des aussières de sections différentes, l’une à trois torons, l’autre à quatre.

Sur l’épave Natière 1, l’étude a révélé que l’une des extrémités des haubans du mât de misaine avait été sectionnée. Cette observation est un indice de plus pour reconnaître dans cette épave, celle de la Dauphine. On sait en effet, par les archives, que le capitaine de la Dauphine a fait couper les mâts lors du naufrage «…le declarant Eust fait Jetter a la mer pour Salleger ses Canons Et couper les mats & fait tout ce quil Estoit possible pour Eviter le naufrage Mais laditte fregatte a Incontinan remply deau et Coullée… » (AD35, 9B 517, f° 80R. 12 décembre 1704).