À bord des navires, le vin et l’eau étaient stockés à fond de cale et la distribution des boissons aux équipages se faisaient au moyen de bidons. La ration quotidienne prescrite par l’ordonnance pour les armées navales de 1689 est de trois quarts de pinte de vin (0,698 l), mesure de Paris, abrevez d’autant d’eau

Depuis de nombreuses années, on s’interrogeait sur la fonction de clefs et disques perforés, en chêne, trouvés à plusieurs reprises sur les épaves de la bataille de la Hougue (1692) puis sur la Dauphine. La fouille a permis, en 2004, de prouver la relation entre ces deux objets énigmatiques puis, en 2005, de lever définitivement le voile sur leur usage. Le disque échancré formait le couvercle fixe du bidon. Le disque perforé en était le couvercle mobile. La clé s’encastrait dans l’un et l’autre puis on imprimait à celle-ci une rotation afin de verrouiller l’ensemble. Ce dispositif permettait ainsi de fermer le récipient hermétiquement puis de le soulever pour le transporter. En élucidant une énigme archéologique vieille de plus de dix ans, cette démonstration a offert une première explication cohérente au mode de transport des bidons. 

Les exemplaires mis au jour à l’avant de L'Aimable Grenot présentent en revanche un dispositif bien différent. Ils sont démunis de dispositif de verrouillage et le transport est assuré par une simple cordelette passée à travers deux trous ménagés de part et d’autre de l’ouverture circulaire du récipient. Les bidons de L'Aimable Grenot se montrent ainsi moins complexes, mais sans doute aussi moins coûteux que ceux de la Dauphine.