L'Aimable Grenot, frégate corsaire de 400 tonneaux, est construite à Granville, en 1747, par un armateur privé. D'abord armée pour la guerre de course, elle est reconvertie au commerce avant de se perdre, sur les roches de la Natière, le 7 mai 1749, en quittant le port de Saint-Malo.

L’épave Natière 2 est conservée sur son flanc tribord, depuis la quille jusqu’au deuxième pont. Outre une charpente en chêne conservée sur 36 m de longueur, dont les données dendrochronologiques ont daté la construction en 1746/1747, l’épave a livré une abondante collection archéologique : objets du gréement et outils de travail du bois, vaisselle de cuisine et de table, objets personnels et articles d’apothicairerie, armement,… 

Des lingots de fer des Amériques

Le centre de l’épave est recouvert par un amas concrétionné de barres de fonte de fer sur certaines desquelles on peut lire les dates 1746 ou 1747, associées aux marques POTUXENT ou Stepn Onion. Ces inscriptions ont permis d’y reconnaître la production de deux fonderies nord-américaines situées au sud de Baltimore, dans l’état du Maryland. Ces fonderies s’étaient données pour spécialité de produire des barres de lest en fer pour les navires, particulièrement anglais, regagnant l’Europe avec des cargaisons de tabac chargées en Virginie.

L’identification de l’épave

Les données archéologiques et les recherches en archives ont conduit à identifier l’épave Natière 2 comme celle de la frégate L’Aimable Grenot, perdue le 6 mai 1749. Construite à Granville en 1747, armée en course jusqu’en 1748, affectée au commerce de l’Espagne après cette date, cette grande frégate de 400 tonneaux appareillait « pour le voyage de Cadix, chargée de toilles et autres marchandises » lorsqu’elle a fait naufrage.