Les Marseillais sont "entourés de tribus arrogantes et terrifiés par les rituels sauvages de leurs voisins barbares". Silius Italicus (poète latin), Punica, XV, 169-172, IIIe siècle av. J.-C.

-600 : Fondation de Massalia (Marseille). Amorce des échanges.
-575 à -530 : Implantation d'autres comptoirs vers l'Ouest par les Phocéens: Agathe (Agde), Emporion (Ampurias), et dans la basse vallée du Rhône, des relais commerciaux entre Grecs de Marseille et indigènes : Rhodanousia (Saint-Gilles-du-Gard ?), Heraclea (peut-être) et Theline (Arles). Cette dernière prend la forme d'une colonie entre -500 et -400. Amplification des échanges.
-400 : Retrait des Grecs du centre de la basse vallée du Rhône (la colonie de Theline devient l'agglomération à population mixte d'Arelate) au profit d'un renforcement de la ligne de défense du littoral par la fondation de nouvelles petites colonies : Olbia (Hyères), Antipolis (Antibes), Agathe (Agde) refondée par Marseille.
-300 : Renforcement des circuits commerciaux contre les attaques répétées des Celto-ligures : fondations de colonies à Tauroeis (Le Brusc) et à Nikaia (Nice). Attaques répétitives.
-181 à -125 : Les Marseillais sollicitent à plusieurs reprises l'intervention militaire de Rome.
-123 : Prise de l'ultime place-forte des Salyens par les légions romaines.
-100/-90 : Destruction violente et définitive de l'agglomération d'Entremont.

Du VIe au IIe siècle avant notre ère, les rapports entre la colonie grecque de Marseille et les sociétés indigènes qui l'entourent sont placés sous le signe de relations conflictuelles. A travers les allusions répétitives des textes antiques sur le danger et la pression militaire que ce milieu indigène fait peser sur la ville grecque, ses territoires de proximité et ses intérêts commerciaux littoraux, on peut saisir la force et la longévité des oppositions culturelles de ces partenaires régionaux. Même si l'expression de ces confrontations atteint un de ses paroxysmes avec l'existence de l'agglomération d'Entremont au IIe siècle av. J.-C., on ne peut limiter les relations entre Grecs et Gaulois à la seule image de ces conflits rapportés par les sources historiques.

Cette violence, qui reste circonscrite à la proche région de Marseille grecque et de ses possessions côtières, résulte à l'évidence de causes spécifiques liées à cette proximité. La prégnance du milieu phocéen et l'ancienneté de la pression politico-économique exercée sur les populations limitrophes aux implantations grecques depuis le VIe s., ont favorisé dans cette partie du Midi des relations de dépendance de type colonial. Elles ont ralenti, voire en partie bridé les évolutions propres au milieu indigène telles qu'on les constate au plan culturel et économique dans les sociétés d'autres régions du Midi gaulois.