« Je n’ai plus la force de retourner en Syrie, il reste à étudier l’architecture militaire, ce sera votre tâche ». C’est avec ces mots que, quelques jours avant de s’éteindre, Camille Enlart passa le flambeau à Paul Deschamps pour qu’il entreprenne l’étude des fortifications des croisés en Terre sainte. Ainsi, entre 1927 et 1928, Paul Deschamps, chartiste et conservateur du Musée de Sculpture comparée (par la suite Musée des Monuments français), mena-t-il plusieurs missions de terrain accompagné de François Anus, architecte au service des Antiquités, et du capitaine Frédéric Lamblin de la 39e compagnie d’aviation de l’armée française du Levant. L’année suivante, en 1929, Deschamps retourna au Crac en compagnie de François Anus, qui y entreprit des travaux de restauration à partir de 1930.

Deschamps peut être considéré comme le véritable inventeur du site en raison de l’ampleur de son étude et de la profondeur de ses analyses archéologiques. Celles-ci sont rassemblées dans sa publication magistrale de 1934 : Château des croisés en terre sainte. Le Crac des chevaliers. Étude historique et archéologique.

En 1939, il publia un deuxième volume consacré au royaume de Jérusalem. En 1974, soit plus de quarante ans après ses premières missions, parut, quelques mois après sa mort, le troisième et dernier volume de sa trilogie consacré au comté de Tripoli et à la principauté d’Antioche.